Le prince des pistoleros

Traduction d’un article de Joe BILBY paru dans D.G.W. Blackpowder Annual 1986

Bill MASSIE Ă©tait en train de regarder ses cartes lorsque cela se passa. Il entendit l’explosion du coup, sentit son bras s’engourdir, et leva les yeux. Il vit l’homme en face de lui tomber par terre, puis il vit Mc. CALL qui reculait au milieu d’un nuage de fumĂ©e de poudre noire, criant Ă  tout de monde de sortir, ramenant le chien de son revolver en arrière avec son pouce et le laissant retomber en pointant l’arme en direction du barman sans que le coup ne parte, le bruit vide et mĂ©tallique du faux-dĂ©part le suivant jusqu’à la porte. Lorsqu’il fut parti, on ne pouvait plus rien faire d’autre que regarder la flaque de sang qui s’agrandissait sous la tĂŞte de « Wild Bill Â», Bill le Sauvage. Une lĂ©gende Ă©tait morte. Vive la lĂ©gende.

Cette lĂ©gende Ă©tait nĂ©e sous le nom de James Butler HICKOCK, le 27 Mai 1837, Ă  Homer, Illinois. Comme beaucoup de jeunes hommes de sa gĂ©nĂ©ration, HICKOCK brĂ»lait du dĂ©sir d’aller vers l’Ouest et il partit pour le Kansas, y arrivant en plein milieu de la « guerre Â» entre les partisans de l’esclavagisme et ceux de l’abolitionnisme. Après avoir servi pendant un moment dans la Milice d’Etat Libre de James H. LANE, il essaya le fermage, puis dĂ©riva vers le nord et, en Juillet 1861, travaillait Ă  la station du Pony Express de Rock Creek, Nebraska. David C. Mc. CANLES arriva Ă  Rock Creek pour demander le paiement de l’argent qu’on lui devait chez RUSSEL, MAJORS & WADELL, Ă  qui il avait vendu la station. Un fusil de chasse pendait en travers du pommeau de la selle de Mc. CANLES, qui menaça les occupants de la station, y compris HICKOCK. Le fait que HICKOCK s’amusait avec la maĂ®tresse de Mc. CANLES, Sarah STULL, n’avait rien pour arranger une situation dĂ©jĂ  explosive. Les dĂ©tails de ce qui suivit ne sont pas clairs, mais HICKOCK tira et tua Mc. CANLES avec un fusil puis sortit son Colt Navy en ventilant du mĂŞme coup les deux compagnons du mort, lesquels furent finis par les autres employĂ©s de la station, portant des haches et des houes. AccusĂ©, en mĂŞme temps que les autres, de ces meurtres devant les tribunaux du Nebraska, HICKOCK, Ă©galement appelĂ© parfois « Dutch Bill Â», Bill le Hollandais, fut relâchĂ© après avoir brillamment plaidĂ© la lĂ©gitime dĂ©fense.

BientĂ´t, il partit pour le sud, oĂą on avait besoin de quelqu’un qui savait tirer vite et bien au revolver Colt. Fils d’un abolitionniste qui avait tenu une station de chemin de fer souterrain, c’est-Ă -dire une station de mĂ©tro, il y avait peu de doute pour savoir de quel cĂ´tĂ© « Bill Â» HICKOCK se battrait lors de la Guerre Civile. En Octobre 1861, il servait comme chauffeur dans l’armĂ©e FĂ©dĂ©rale. BientĂ´t, on lui confia des rĂ´les oĂą il y avait plus d’action, comme Ă©claireur, dĂ©tective de l’armĂ©e et espion. Le mois de Juillet 1865 vit HICKOCK, Ă  prĂ©sent connu sous le nom de « Wild Bill Â», arriver Ă  Springfield, Missouri, comme un homme de la ville et un joueur professionnel. Springfield grouillait de toute sorte de types de la frontière et de soldats de l’Union dĂ©mobilisĂ©s, aux poches gonflĂ©es de rappels de paie. Presque tous ces hommes Ă©taient armĂ©s, et quatre annĂ©es de conflit avaient submergĂ© toute inhibition qu’ils auraient pu avoir Ă  rĂ©gler leurs disputes avec leurs armes. Le 21 Juillet, HICKOCK et un certain Davis TUTT, des copains qui s’étaient fâchĂ©s Ă  cause de dettes de jeu, de la possession d’une montre Waltham et de l’affection d’une femme, se battirent au revolver Ă  percussion dans le jardin public de Springfield. TUTT manqua son coup. La balle de HICKOCK frappa son ancien ami au torse et le tua, Ă  une distance que plusieurs personnes estiment entre cinquante et cent yards. La loi Ă©tait marginale Ă  Springfield et le Lieutenant Colonel Albert BARNIZ du 2ème. Ohio Cavalry arrĂŞta Wild Bill, qui fut presque immĂ©diatement relâchĂ© sur caution. L’accusation initiale de meurtre rĂ©duite Ă  celle d’homicide, HICKOCK fut acquittĂ© après un procès de deux jours, le 5 AoĂ»t, il postulat tout de suite pour le poste de Marshall de la ville, mais on le lui refusa. A part le fait d’avoir tuĂ© TUTT, la chose la plus significative qui arriva Ă  Wild Bill lors de son sĂ©jour Ă  Springfield fut sa rencontre avec le journaliste George Ward NICHOLS, un ancien officier de l’Union. PrĂ©sentĂ© Ă  HICKOCK juste après le fameux duel, NICHOLS fut fascinĂ© par ce pistolero aux cheveux longs et il interviewa Wild Bill pour un article qui fut publiĂ© dans le magazine Harpers de FĂ©vrier 1867. En plus de dĂ©crire le combat contre TUTT, NICHOLS donnait les dĂ©tails d’une version de l’affaire Mc. CANLES qui dĂ©crivait HICKOCK presque comme un hĂ©ros HomĂ©rique se dĂ©battant contre neuf hommes armĂ©s provenant du gang des « M’Kandlas Â», des sympathisants des ConfĂ©dĂ©rĂ©s.

Selon NICHOLS, Wild Bill tua tous ses adversaires avec un fusil, un revolver et un couteau, en dĂ©pit du fait d’avoir Ă©tĂ© atteint de onze chevrotines. Le reste de l’article dĂ©taillait d’une manière adulatoire les exploits fantastiques de HICKOCK alors qu’il Ă©tait Ă©claireur et espion pour les FĂ©dĂ©rĂ©s pendant la guerre. Il est probable que HICKOCK, voulant seulement s’amuser avec son interlocuteur Ă  lui raconter des histoires typiques de la frontière, n’ait pas prĂ©vu que la publication de l’article du Harpers en ferait une cĂ©lĂ©britĂ© nationale, mais elle le fit. Le pays, soufrant d’un malaise d’après-guerre, recherchait de nouveaux hĂ©ros. NICHOLS, rĂ©pondant Ă  cette demande nationale, mĂ©nagea une niche Ă  Wild Bill dans le panthĂ©on amĂ©ricain. Bien que certains des exploits relatĂ©s dans l’article de NICHOLS furent rĂ©futĂ©s par des journalistes de la frontière, l’avis gĂ©nĂ©ral Ă©tait que HICKOCK Ă©tait en fait un homme au tir rapide et prĂ©cis, et que ses services pour l’Union, s’ils n’atteignaient pas les taux d’improbabilitĂ© suggĂ©rĂ©s par NICHOLS, Ă©taient reconnus d’importance locale.

C’est sans aucun doute grâce Ă  ce qu’il avait fait pendant la Guerre Civile, que HICKOCK reprit du service auprès du gouvernement Ă  Fort Riley, Kansas, en Janvier 1866. Il travailla de manière intermittente pendant les trois annĂ©es suivantes pour le DĂ©partement de l’Intendance de l’ArmĂ©e, Ă  pister des voleurs de matĂ©riel appartenant au gouvernement et Ă  servir aussi d’éclaireur Indien et de Deputy U.S. Marshall, c’est-Ă -dire flic. Le penchant de HICKOCK Ă  attirer les journalistes le fit rencontrer Henry Morton STANLEY, le futur explorateur africain, qui couvrait totalement, et efficacement, Wild Bill pour le Democrat de Saint Louis. Après avoir rendu visite Ă  sa famille dans l’Illinois en Avril 1869, et en convalescence suite Ă  la blessure d’un coup de lance Indienne qu’il avait pris au cours d’une reconnaissance pour l’armĂ©e, HICKOCK revint vers l’ouest et reprit ses fonctions de Deputy Marshall, Ă  Hays City, Kansas. En plus de ses fonctions fĂ©dĂ©rales, Wild Bill fut « Ă©lu Â» Sheriff du contĂ© de Ellis par le comitĂ© de vigilance de Hays City et le conseil d’administration du contĂ© en AoĂ»t 1869. Le 22 aoĂ»t, HICKOCK tira sur un homme ivre qui devenait agressif et qui commençait Ă  jouer du pistolet, et le tua. Un mois plus tard, il expĂ©dia vers ses ancĂŞtres un autre voyou du coin appelĂ© STRAWHUN, le Hun de paille, en rĂ©glant une histoire de bagarre de saloon. Son Ă©lection dĂ©clarĂ©e illĂ©gale par un tribunal, Wild Bill postula pour ce poste de Sheriff mais ce fut Peter LANIHAN qui l’obtint. Il quitta le poste Ă  la fin de l’annĂ©e, mais continua Ă  exercer comme officier fĂ©dĂ©ral, arrĂŞtant les voleurs de mules et les bĂ»cherons qui coupaient des arbres illĂ©galement. En Juillet 1870, HICKOCK fut attaquĂ© par plusieurs soldats du 7ème. Cavalry dans un saloon de Hays City. ClouĂ© au sol, il parvint Ă  s’en tirer avec son revolver, tuant l’un des soldats et en blessant sĂ©rieusement un autre. Bien que courageux, Wild Bill n’était pas fou, et il quitta Hays City plutĂ´t que de rĂ©gler les choses avec ses armes contre plusieurs centaines de militaires de la cavalerie. Il s’avĂ©ra par la suite que ni le gouvernement, ni les cavaliers, ne daignèrent donner suite Ă  l’affaire. Au cours de son sĂ©jour Ă  Hays City, Wild Bill fit plus que forger sa lĂ©gende. Il Ă©tait très habile au revolver, ses coups Ă©taient mortels et c’était un excellent officier de paix pour les standards de l’époque. Sa rĂ©putation d’homme de loi Ă©tait maintenant fermement Ă©tablie et elle le mena directement vers son emploi suivant.

Lorsque Tom SMITH, le Marshall d’Abilene, fut assassinĂ©, le conseil municipal lui donna plusieurs successeurs mais aucun ne faisait l’affaire. Il s’adressa alors Ă  HICKOCK, qui fut nommĂ© au poste le 15 Avril 1871. La ville d’Abilene, terminus du « Mc. Coy’s Extension Â» sur la fameuse piste Ă  bĂ©tail Chisholm qui venait du Texas, Ă©tait divisĂ©e en deux par les rails du chemin de fer de la Kansas Pacific. La zone oĂą le bĂ©tail Ă©tait dĂ©barquĂ© des wagons Ă  Abilene formait la « Mc. Coy’s Addition Â». C’était littĂ©ralement « de l’autre cĂ´tĂ© des rails Â». Elle fourmillait de cow-boys, de prostituĂ©es, de souteneurs, de joueurs et de voleurs, et elle Ă©tait noyĂ©e d’alcool. On sait que Wild Bill HICKOCK parvint Ă  maintenir l’ordre dans cette « addition Â» pendant huit mois sans tuer personne. Pourtant, la nuit du 5 Octobre, il rencontra une bande de Texans ivres dirigĂ©e par le joueur Phil COE, qui brandissait un revolver avec lequel il venait juste de tirer. Certains historiens prĂ©tendent qu’il y avait du « mauvais sang Â» entre HICKOCK et COE, Ă  propos de l’affection d’une « colombe salie Â». Quoi qu’il en soit et comme COE levait son arme, Wild Bill dĂ©gaina, tira et blessa mortellement le Texan. Se retournant instinctivement, HICKOCK tira Ă  nouveau sur un homme qui venait vers lui dans l’ombre. Malheureusement, la seconde victime de Wild Bill Ă©tait son ami et l’un de ses adjoints, Mike WILLIAMS.

Pendant que COE mourait, HICKOCK, rĂ©voltĂ© par la mort de WILLIAMS, ferma tous les saloons et les bordels de la ville. Bien que les Texans, eux aussi enragĂ©s mais par la mort de COE, eussent mis Ă  prix la tĂŞte de Wild Bill, personne n’osa la chercher. En DĂ©cembre, le conseil de la ville, dĂ©goĂ»tĂ© par le cĂ´tĂ© sordide du commerce des bestiaux, annonça que les « conducteurs Â» n’étaient plus les bienvenus Ă  Abilene. Et comme en consĂ©quence il n’avait plus besoin de son ancien paladin pour terroriser les rudes Texans, il rĂ©duisit les dĂ©penses municipales en renvoyant le Marshall HICKOCK. PersuadĂ© qu’il n’avait plus la rapiditĂ© nĂ©cessaire avec un six-coups, Wild Bill ne servit plus jamais comme homme de loi, peut-ĂŞtre Ă  cause de sa vue qui baissait, un facteur qui peut avoir contribuĂ© Ă  tirer accidentellement sur WILLIAMS, lequel fut le dernier homme Ă  tomber devant ses revolvers. HICKOCK Ă©tait âgĂ© de trente quatre ans lorsqu’il quitta Abilene. La « frontière du milieu Â» sur le « Kansas sanglant Â» avait vĂ©cu, et la Guerre Civile Ă©tait bien finie. Les Indiens, poussĂ©s plus Ă  l’Ouest, disparaissaient en mĂŞme temps que sa vue baissait. Pendant les cinq annĂ©es qui suivirent, Wild Bill erra Ă  la dĂ©rive, jouant pendant un petit moment pour un vieil ami, Bill CODY, dans un dĂ©sastre théâtral qui s’appelait « Les Eclaireurs des Prairies Â». Malheureux et comme CODY n’arrivait pas Ă  s’adapter au « show business Â», HICKOCK s’en revint vers l’ouest, sans passer par le Kansas qui se civilisait de plus en plus, et s’en fut vers le Wyoming. A Cheyenne, il reprit son vieux mĂ©tier de joueur professionnel et prĂ©para vaguement une expĂ©dition vers les Black Hills, les Collines Noires, pour y chercher de l’or, sans que l’on sache si c’était en y jouant aux cartes ou aux dĂ©s, ou en y creusant le sol. Wild Bill n’était plus le tireur au regard perçant de l’époque de Hays City ou d’Abilene, mais on lui donnait encore une place de choix au sein de la communautĂ© « sportive Â» de Cheyenne. En Mars 1876, pourtant, il fit un pas de plus sur le chemin de la civilisation en Ă©pousant Agnes Lake THATCHER, une veuve qui possĂ©dait un cirque et Ă  qui il Ă©crivait depuis plusieurs annĂ©es. Agnes finança Ă  crĂ©dit le voyage vers les Black Hills dont il parlait depuis longtemps mais pour lequel il n’avait pas l’argent, et il arriva Ă  Deadwood le 12 Juillet. Cinq jours plus tard, il Ă©crivait Ă  sa femme Â« Je suis sĂ»r que ça va bien se passer… Â» Le 2 AoĂ»t 1876, Ă  trois heures de l’après-midi, Jack Mc. CALL, un petit vagabond sans motifs apparents, s’approcha par derrière, mit son revolver contre la tĂŞte de Wild Bill HICKOCK, et laissa le chien s’abattre sur la seule bonne cartouche que contenait le barillet, en l’envoyant vers l’éternitĂ©. Ah, que voilĂ  une bien triste fin pour un tireur d’élite et un aventurier, l’ancien Ă©claireur chasseur d’Indiens et de voleurs, le sheriff qui rĂ©glait les comptes Ă  sa manière au plus grand plaisir des lâches bourgeois qui avaient trop peur de se faire flinguer et des riches avares qui ont prĂ©fĂ©rĂ© le jeter comme un malpropre une fois qu’il avait bien fait le mĂ©nage chez eux, cet homme qui voulait faire un peu d’argent pour enfin vivre paisiblement avec sa femme, et qui se fait tirer une balle dans la tĂŞte par un crĂ©tin, et par derrière, la façon la plus lâche de tuer un homme dans l’Ouest, et en plus de cela, par la seule cartouche en bon Ă©tat que contenait le revolver de son assassin. Ca ne peut pas ĂŞtre autre chose qu’un mauvais coup du sort.

La fumĂ©e s’était Ă  peine dissipĂ©e du saloon Number 10 et le corps du plus grand pistolero de tous les temps Ă©tait Ă  peine en terre, que les fabricants et briseurs de mythes se bagarraient dĂ©jĂ  autour de son âme. Bien entendu, ils avaient plus de matĂ©riel qu’il n’en fallait en moyenne pour travailler avec. Contrairement Ă  celles d’autres hĂ©ros, la lĂ©gende de Wild Bill HICKOCK commença alors qu’il Ă©tait encore vivant, une situation qu’il partagea avec les autres cheveux longs George Armstrong CUSTER et Buffalo Bill CODY. L’article de NICHOLS avait servi de fondation Ă  la fois pour l’élaboration et le dĂ©nigrement. En Juillet 1867 et comme HICKOCK se faisait rattraper par la littĂ©rature populaire de bas niveau, on publia « Wild Bill, the Indian Slayer Â», Wild Bill, le Tueur d’Indiens, dans les « Ten Cent Romances Â», les Romances Ă  Dix Centimes, de De WITT. L’illustration de la couverture de ce rĂ©cit, qui Ă©tait piratĂ© de l’article du Harper’s, montrait inexplicablement Wild Bill en train d’anĂ©antir le gang des « M’Kandlas Â», plutĂ´t que des Indiens. Un peu plus tard, De WITT publia « Wild Bill’s First Trail Â», la Première Piste de Wild Bill, une descente encore plus profonde dans la fosse d’aisance littĂ©raire des histoires Ă  dix sous. Malheureusement, la vĂ©ritĂ© sur HICKOCK n’a pas Ă©tĂ© très bien servie non plus par des Ă©crivains plus sĂ©rieux. Mari SANDOZ Ă©tait peut-ĂŞtre la plus grande artiste qui Ă©crivĂ®t sur l’ouest AmĂ©ricain, et l’une des rares personnes de race Blanche qui comprenaient bien l’esprit des Indiens. Pourtant, Madame SANDOZ n’aimait pas beaucoup Wild Bill HICKOCK. Dans « Le Chasseur de Bisons Â», elle l’accusait, en se basant uniquement sur des on-dit, d’avoir assassinĂ© le chef Sioux WHISTLER, le Siffleur.

William Elsey CONELLY, le premier biographe sĂ©rieux de Wild Bill, Ă©tait de ceux qui n’ont pas peur de dĂ©former les faits dans l’autre sens pour insĂ©rer son hĂ©ros Ă  une Ă©poque et un lieu convenant plus Ă  l’histoire qu’il Ă©crivait. CONNELLY n’avait pas peur non plus de publier comme vĂ©ritables, et sans les vĂ©rifier, des anecdotes qu’il rĂ©coltait auprès des hommes de la frontière prĂ©tendant avoir connu HICKOCK. Le livre « Wild Bill HICKOCK de Richard O’CONNOR, publiĂ© en 1950, avait mit les biographes Ă  l’œuvre mais reprenait un certain de nombre de mythes lui aussi, y compris la lĂ©gende disant que HICKOCK avait guidĂ© le SĂ©nateur Henry WILSON dans un tour sur l’Ouest en 1869. O’CONNOR acceptait lui aussi l’assertion que le combat de HICKOCK avec les cavalier de la 7ème. en 1870 avait Ă©tĂ© commanditĂ©e par le Capitaine Thomas CUSTER, le frère de « cheveux longs Â» CUSTER et qui allait mourir avec lui Ă  Little Big Horn, qui aurait utilisĂ© ses hommes pour assouvir une rancune personnelle qu’il aurait eu avec Wild Bill. S’il y avait eu la moindre raison valable pour Tom CUSTER d’entretenir quelque animositĂ© contre HICKOCK, il n’en existe pas la moindre trace historique. Il est Ă©galement improbable que CUSTER, qui avait reçu deux fois la MĂ©daille d’Honneur pendant la Guerre Civile, ait hĂ©sitĂ© Ă  rĂ©gler lui-mĂŞme l’affaire avec Wild Bill s’il eĂ»t senti qu’il avait des raisons de le faire, encore qu’il y ait un doute considĂ©rable, dans l’esprit de cet auteur, qu’il eĂ»t survĂ©cu Ă  une telle rencontre. Quatre vingt huit annĂ©es passèrent entre le moment oĂą le corps de James Butler HICKOCK gisait sur le plancher sale du saloon Number 10 et une biographie prĂ©cise et dĂ©finitive. Il est intĂ©ressant de noter qu’elle fut Ă©crite par un Anglais, Joseph G. ROSA. Le portrait du meilleur tireur de la frontière, They Called Him Wild BillOn l’appelait Wild Bill, fut brossĂ© par ROSA avec le talent mĂ©ticuleux d’un recherche sĂ©rieuse, et d’une bonne connaissance des armes du XIXème. siècle. Il ne semble pas que quelqu’un d’autre fera un jour une meilleure Ă©tude de HICKOCK. ROSA n’a pas seulement fait exploser les vieux mythes et recherchĂ© des faits nouveaux, mais sa connaissance des armes lui a permis de faire des hypothèses sur les armes Ă  feu que Wild Bill a probablement utilisĂ©es, tout comme sur son habiletĂ© Ă  les utiliser. Bien que les Ă©lĂ©ments de preuve disponibles indiquent que HICKOCK pĂ»t avoir choisi, Ă  la dernière annĂ©e de sa vie, des revolvers Ă  cartouches mĂ©talliques, dont des conversions en .38 Colt Ă  partir de revolvers Ă  percussion, il y a peu de doute que tous ses exploits au tir ont Ă©tĂ© accomplis avec des revolvers utilisant des capsules et des balles rondes, très probablement des colt Modèles 1851 Navy. La carrière de gunfighter, celui qui se bat avec des armes Ă  feu, de Wild Bill commença en 1861 et dura jusqu’en 1871, quand il rangea ses revolvers. Il est certain que HICKOCK n’utilisa jamais au combat le fameux Colt « Peacemaker Â», mis sur la marchĂ© en 1873, et il est probable qu’il n’en possĂ©da pas un de sa vie. De ses propres aveux Ă  NICHOLS, Wild Bill tira sur Mc. CANLES avec un « Hawkins Â» Ă  Rock Creek. Les fameux fusils « Hawken Â» fabriquĂ©s par les frères Jake et Sam HAWKEN Ă  St. Louis Ă©taient des armes de gros calibre, en moyenne du .53, solidement faites, au fĂ»t demi-long, et populaires parmi les hommes des montagnes et les autres hommes de l’Ouest avant la Guerre Civile. Le terme Hawken, très souvent mal utilisĂ© et dit Hawkin ou Hawkins, devint, Ă  l’époque et encore aujourd’hui, un terme gĂ©nĂ©rique pour tous les fusils Ă  demi-fĂ»t en gros calibre. On utilisa une photographie de l’un de ces fusils gĂ©nĂ©riques « Hawkins Â», provenant de la collection du Nebraska Historical Society, pour illustrer un rĂ©cent article sur HICKOCK, et on y dit que c’était l’arme qui tua Mc. CANLES. Il n’y a cependant pas d’autre indication sur la provenance du fusil. Bien que Mc. CANLES fut tuĂ© par une arme d’épaule, la cĂ©lĂ©britĂ© de Wild Bill provient de son habiletĂ© Ă  l’arme de poing. Il raconta Ă  NICHOLS qu’il avait utilisĂ© un Colt Navy en calibre .36 Ă  Rock Creek, après avoir posĂ© son fusil. Le Colt Navy Ă©tait une arme extrĂŞmement populaire sur la frontière, et on la considĂ©rait comme suffisamment puissante pour l’auto-dĂ©fense, tout en Ă©tant assez lĂ©gère pour qu’on pĂ»t la porter dans un Ă©tui Ă  la ceinture. Ce fut la première arme pratique Ă  combiner ces deux qualitĂ©s. HICKOCK portait une paire de ces revolvers, d’abord dans des Ă©tuis et plus tard simplement passĂ©s dans une large ceinture qu’il passait autour de ses reins. Les crosses de ses revolvers Ă©taient dirigĂ©es vers l’avant, permettant de les saisir d’une main ou de l’autre, une particularitĂ© qui lui sauva apparemment la vie lorsqu’il se battit avec les deux soldats du 7ème. Cavalry. Wild Bill parvint Ă  dĂ©gager sa main gauche et put tirer sur les deux hommes. Bien qu’il semble qu’il fĂ»t un peu ambidextre, HICKOCK portait deux revolvers, tout comme beaucoup d’hommes armĂ©s Ă  l’époque de la percussion, de façon Ă  disposer de douze coups sans recharger, une opĂ©ration qui prenait du temps mĂŞme si on avait des barillets sĂ©parĂ©s, dĂ©jĂ  chargĂ©s. On dit que, lorsqu’il fut Marshall Ă  Abilene, HICKOCK Ă©tait un vĂ©ritable arsenal ambulant, portant en plus de ses revolvers, deux Deringers Williamson Ă  un coup et un fusil de chasse double Ă  canon sciĂ©.

Wil Bill aimait les crosses en ivoire sur ses revolvers, une prĂ©fĂ©rence qu’il partagea au vingtième siècle avec l’expert en revolvers Elmer KETIH. Bien que l’ivoire, Ă  cause de son prix, soit rarement vue sur des armes modernes, il n’y a rien qui puisse Ă©galer cette sensation mĂ©langĂ©e de douceur et de soliditĂ© dans la prise en main d’un revolver Ă  simple action. Les crosses en ivoire contribuent aux qualitĂ©s de tir d’un revolver, et elles ne sont pas de la simple cosmĂ©tique comme celles en nacre, qu’un autre amateur de crosses en ivoire, le GĂ©nĂ©ral PATTON, disait qu’elles Ă©taient juste pour les « maquereaux Â». On connaĂ®t un revolver Colt Navy aux crosses en ivoire, gravĂ© « J.B. Hickock 1869 Â» sur le haut de la carcasse, qui est censĂ© avoir survĂ©cu Ă  HICKOCK. On a dit que ce revolver, tout comme son pendant qui manque d’ailleurs, furent offerts Ă  Wild Bill par le SĂ©nateur WILSON en 1869 et, selon le biographe O’CONNOR, furent Â« â€¦les armes aux poignĂ©es blanches qu’il porta jusqu’à la fin de ses jours. Â» Il semble que le fait soit inconnu de O’CONNOR, mais HICKOCK portait des « armes aux poignĂ©es blanches Â» avant 1869, et ROSA dit qu’il ne rencontra jamais WILSON. Le cĂ©lèbre photographe de la Guerre Civile Alexander GARDNER, prit une photo d’un groupe d’hommes Ă  Fort Harker, Kansas, en Septembre 1867. L’examen de ce clichĂ© montre clairement le Deputy Marshall HICKOCK portant une paire de revolvers aux crosses en ivoire, enfoncĂ©s dans leur Ă©tui et crosses pointant vers l’avant. O’CONNOR fut responsable d’avoir racontĂ© plusieurs histoires fantaisistes sur les armes de HICKOCK. Il Ă©crivit que Wild Bill Â« â€¦prĂ©fĂ©rait le Colt .44 Ă  double action. Â» C’est lĂ  une affirmation intĂ©ressante, tout spĂ©cialement si on considère que Colt ne produisit pas de revolver Ă  double action en .44 avant 1878, deux ans après la mort de HICKOCK. Par contre, il y a un revolver Ă  double action Belge, une copie du Beaumont-Adams Anglais en .45, dans la collection de la SociĂ©tĂ© Historique l’Etat du Kansas. Cette arme fut offerte Ă  la sociĂ©tĂ© comme une pièce ayant appartenu Ă  HICKOCK, mais il n’existe pas de document qui puisse le certifier. L’histoire que O’CONNOR tire peut-ĂŞtre le plus par les cheveux, et avec le Wild Bill, il y avait de quoi vu la longueur de sa chevelure, concerne une arme qu’il dĂ©crit simplement comme Â« un Colt portant le numĂ©ro de sĂ©rie 139345 Â», qu’un homme du nom de Fred SUTTON aurait achetĂ© Ă  Pat GARETT. Selon SUTTON, l’arme aurait Ă©tĂ© donnĂ©e Ă  GARETT par la sĹ“ur de HICKOCK, Lydia, une histoire pour laquelle il n’y a pas la moindre preuve. On dit que GARETT utilisa l’arme pour tuer Billy le Kid en 1881. Si l’arme avait Ă©tĂ© un Colt Navy, le numĂ©ro de sĂ©rie l’aurait placĂ© dans la production de 1864. Cependant, il est extrĂŞmement peu probable que GARETT ait fait face Ă  Billy le Kid avec un revolver obsolescent alors que l’usage de revolvers Ă  cartouches mĂ©talliques Ă©tait universel au soin des tireurs sĂ©rieux. Et s’il s’était agi d’un Colt Single Action Army, le numĂ©ro de sĂ©rie l’aurait datĂ© de 1892, ce qui se passe de commentaires. On peut penser que HICKOCK utilisa d’autres revolvers que des Colt Navy. On l’a vu faire une dĂ©monstration de tir au dĂ©but des annĂ©es 1870 pendant qu’il voyageait avec CODY, oĂą ses revolvers Ă©taient des Colt et Remington en .44. Il pouvait s’agir de revolvers Ă  percussion, des Colt 1860 et Remington 1863, ou bien les mĂŞmes armes converties aux cartouches mĂ©talliques. Les deux grands fabricants convertissaient leurs armes Ă  percussion aux cartouches Ă  cette Ă©poque, et Colt mit son premier revolver Ă  cartouche mĂ©tallique sur le marchĂ© en 1871. Un certain nombre d’armuriers privĂ©s rĂ©pondaient Ă©galement Ă  la demande du public et convertissaient des armes Ă  percussion dans leur propre atelier. C’est donc que les armes de ce type Ă©taient relativement communes. Il faut noter toutefois que Charles GROSS, qui connut HICKOCK Ă  Abilene, disait, en parlant des cartouches mĂ©talliques, que Â« Bill ne voulait pas les utiliser Â». En 1960, ROSA, qui prĂ©parait son manuscrit sur HICKOCK, correspondit avec le père du tir moderne de combat amĂ©ricain, Jeff COOPER, au sujet des possibilitĂ©s de prĂ©cision des revolvers Ă  capsules et Ă  balles. COOPER, que HICKOCK intĂ©ressait en tant que pionnier du « tir pratique Â», fit faire une sĂ©rie de tests au stand du Eaton Canyon Muzzle Loader’s Association, l’Association des Arquebusiers d’Eaton Canyon, Ă  Pasadena, Californie, et en publia les rĂ©sultats dans le numĂ©ro de Mars 1960 du magazine Guns & Ammo. COPPER se fit assister par une Ă©quipe de tireurs du club d’Eaton Canyon, qui apportèrent leurs propres armes. Nom de Dieu, çà, ça devait ĂŞtre bien ! Chez nous en France, les gens qui tirent Ă  la poudre noire sont considĂ©rĂ©s comme des rigolos par les tireurs classiques, faut dire qu’il y a beaucoup de rigolos, et chez les Arquebusiers, on se prend la tĂŞte avec des histoires de points…Toutes ces armes Ă©taient des originales en excellent Ă©tat de tir, et comprenaient une paire de Colt Navy 1851 en .36, une paire de Colt Army 1860 en .44 et un Remington Army en .44. Chaque revolver fut chargĂ© avec des balles rondes sur 25 grains de FFg dans les calibres .36 et 35 grains du mĂŞme carburant dans les .44.

Ces charges se rapprochaient des charges rĂ©glementaires des annĂ©es 1860. En reprenant une liste d’exploits attribuĂ©s Ă  HICKOCK et fournie par ROSA, l’équipe de COOPER dissipa des annĂ©es de foutaises imposĂ©es au public par des gĂ©nĂ©rations d’écrivains naĂŻfs ou dupes, et qui n’avaient pas la moindre notion de ce que c’est que le tir. COOPER dĂ©montra que des histoires aussi invraisemblables que celle qui est racontĂ©e par NICHOLS, oĂą HICKOCK aurait mis Â« six balles dans un cercle qui n’était pas plus grand qu’un cĹ“ur humain Â» Ă  cinquante yards Â« sans viser avec ses yeux Â», Ă©taient pratiquement Â« impossibles Ă  rĂ©aliser compte tenu des circonstances Â»Ca, c’est sĂ»r ! Quand on a des tireurs sportifs qui font des 100 sur 100 Ă  vingt cinq mètres en Mariette ou en Colt lors des concours, ce sont de sacrĂ©s champions. Et encore, un 100, c’est exceptionnel. Au Mariette, je n’en ai jamais vu faire de mes yeux, mais je sais que ça existe puisqu’on en voit de temps en temps sur les palmarès. GĂ©nĂ©ralement, on trouve plutĂ´t des 97 ou des 98. Et lĂ , c’est Ă  bras franc, dans le calme, et surtout en visant. Et cinquante yards, ça fait un peu moins de quarante six mètres, pas vingt cinq. Quand on connaĂ®t les faibles qualitĂ©s balistiques de la boule de plomb, on peut commencer Ă  rĂ©flĂ©chir sur la prĂ©cision Ă  une telle distance. Un 100 Ă  vingt cinq mètres reprĂ©sente dix coups dans un cercle de six Ă  sept centimètres, et tout ce qui est entre 90 et 100 veut dire qu’il y a des 9, c’est-Ă -dire une zone qui est un tout peu plus grande qu’un cĹ“ur humain. Alors, six coups dans le 9 Ă  quarante cinq mètres sans viser et dans le stress du combat, moi, je voudrais bien le voir ! De tous les tĂ©moignages sur les prouesses de Wild Bill au tir, le plus crĂ©dible est celui de Robert A. KANE, qui Ă©crivit deux articles au dĂ©but du vingtième siècle en donnant des dĂ©tails sur un spectacle qu’il avait vu au dĂ©but des annĂ©es 1870. Tous les tours d’adresse que relata KANE, y compris toucher des briques de la hanche Ă  quinze yards et faire rouler une boĂ®te de conserve de quatre quarts en tirant de chaque main Ă  dix yards, sont possibles et peuvent ĂŞtre rĂ©alisĂ©s par un tireur bien entraĂ®nĂ© au revolver. Aussi important que fut l’article de COOPER, il passa inaperçu des auteurs de scĂ©narios, Ă  une Ă©poque oĂą les Ă©crans de tĂ©lĂ©vision Ă©taient inondĂ©s de westerns. L’auteur se rappelle encore clairement Huge O’BRIEN, incarnant un Wyatt EARP tout propre et rasĂ© de près, disant Ă  l’un de ses compagnons qu’il Ă©tait capable de « caresser Â» le crâne d’un homme Ă  cinquante bons yards avec son Buntline Special, une arme totalement mythique. Ah, oui ! Le Buntline. Ce truc au canon dĂ©mesurĂ©ment long, attribuĂ© Ă  un certain Ned BUNTLINE qu’on ne connaĂ®t pas autrement comme armurier, peut-ĂŞtre Ă©tait-ce un propriĂ©taire, un Ă©crivain ou un metteur en scène de la Belle Epoque, et avec lequel cela doit ĂŞtre pratiquement impossible de tirer correctement d’une main ou autrement qu’avec une crosse rajoutĂ©e. D’autant plus que les traces les plus anciennes qu’on ait d’un Buntline datent de Janvier 1881 sous la forme d’une simple lettre, pas une arme, et que tous les Colt Buntline connus portent des numĂ©ros de sĂ©rie qui les datent de 1907 pour les plus vieux. De tels portraits irrĂ©alistes d’hommes et sur la prĂ©cision de leurs armes, combinĂ©s avec le mythe du « fast draw Â», l’histoire oĂą c’est Ă  celui qui dĂ©gainera le plus vite, un autre mythe issu tout droit de Hollywood, ont donnĂ© une fausse impression de l’Ouest amĂ©ricain Ă  toute une gĂ©nĂ©ration, sinon plus. La confrontation classique de deux adversaires dans la rue d’une ville de l’Ouest fut le produit de l’imagination de scĂ©naristes de Brooklyn. Je lis bien Brooklyn, et pas Hollywood. Or, Brooklyn, c’est Ă  New York sur la cĂ´te Atlantique, et Hollywood c’est Ă  Los Angeles, de l’autre cĂ´tĂ© du continent, sur la cĂ´te Pacifique. L’auteur amĂ©ricain se serait-il trompĂ©, ou alors ma culture cinĂ©matographique serait si pauvre que çà ? Peut-ĂŞtre que les scĂ©narii de l’époque s’écrivaient dans les mansardes des quartiers pauvres et qu’on allait ensuite les jouer sous le soleil de la Californie, pour oublier la tuberculose et les bagarres de rues entre  juifs, Italiens, Irlandais et nègres ? Mais le combat de HICKOCK contre TUTT dans le parc peut très bien avoir donnĂ© naissance Ă  ce mythe. Jeff COOPER nota qu’aucune personne contemporaine de HICKOCK n’avait jamais dĂ©crit quoi que ce soit sur sa manière de dĂ©gainer rapidement, Ă  part le fait qu’il Ă©tait « vite Â». La conclusion de COOPER Ă©tait qu’un bon tireur de l’Ouest au XIXème. siècle avait besoin d’être assez rapide Ă  mettre son arme en action, il devait savoir s’en servir avec prĂ©cision et il devait ĂŞtre animĂ© Ă  la fois de la grâce sous pression et d’une disposition Ă  tuer son adversaire sur-le-champ. Si c’est Jeff COOPER qui dit çà, c’est obligatoirement vrai. Le mec a servi dans l’armĂ©e pendant plusieurs guerres et avec les Forces SpĂ©ciales.Dans le mĂ©tier de tireur, la vitesse de l’éclair et mĂŞme la prĂ©cision du tir ne suffisent pas. Celui qui hĂ©site Ă  l’idĂ©e de tuer un autre ĂŞtre humain est perdu. Au cours de ses rencontres au face Ă  face, James Butler HICKOCK n’a jamais hĂ©sitĂ©. Il Ă©tait vraiment le « Prince des Pistoleros Â». Et un tueur.

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